«Le Petit Prince»: un spectacle dansant jusqu’au bout la nuit à Ithra

«Le Petit Prince» est une adaptation de la nouvelle classique et présente un casting de personnages avec Dylan Barone dans le rôle du petit prince. (Photo fournie)
«Le Petit Prince» est une adaptation de la nouvelle classique et présente un casting de personnages avec Dylan Barone dans le rôle du petit prince. (Photo fournie)
«Le Petit Prince» est une adaptation de la nouvelle classique et présente un casting de personnages avec Dylan Barone dans le rôle du petit prince. (Photo fournie)
«Le Petit Prince» est une adaptation de la nouvelle classique et présente un casting de personnages avec Dylan Barone dans le rôle du petit prince. (Photo fournie)
«Le Petit Prince» est une adaptation de la nouvelle classique et présente un casting de personnages avec Dylan Barone dans le rôle du petit prince. (Photo fournie)
«Le Petit Prince» est une adaptation de la nouvelle classique et présente un casting de personnages avec Dylan Barone dans le rôle du petit prince. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 18 juin 2023

«Le Petit Prince»: un spectacle dansant jusqu’au bout la nuit à Ithra

  • Le spectacle – sous-titré en anglais et en arabe – est basé sur le livre du même nom écrit et illustré par l’aristocrate et pilote militaire français Antoine De Saint-Exupéry
  • Les billets sont à partir de soixante riyals saoudiens (16 dollars; 0,91 euro) et peuvent être achetés sur le site Web ou l’application Ithra

DHAHRAN: Une adaptation en direct de la nouvelle très appréciée Le Petit Prince a ébloui le public du théâtre du Centre du roi Abdelaziz pour la connaissance et la culture (Ithra) à Dhahran lors de la première représentation saoudienne mercredi soir.

Le spectacle commence par un pilote dont le petit avion s’écrase dans le désert du Sahara, loin de la civilisation. Le narrateur estime que le pilote a suffisamment d’eau pour huit jours uniquement.

Quelques instants plus tard, le prince aux cheveux dorés entre en scène, se déplaçant gracieusement sur la lune avec un rire contagieux. Il est vêtu de sa combinaison emblématique.

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Le spectacle est actuellement présenté au théâtre Ithra à Dhahran. (Instagram/ thelittleprincetour)

Il demande au pilote de dessiner un mouton. Après quelques tentatives comiques, le pilote dessine une caisse et déclare, frustré, que les moutons sont dans la caisse. Le prince semble satisfait et laisse libre cours à son imagination. Un groupe d’acteurs déguisés en moutons dansent sur scène.

Le prince raconte alors sa vie au pilote, en commençant par son amitié avec une belle fleur qui avait poussé à la surface d’un astéroïde abandonné. Cependant, après avoir couvert la fleur d’amour et d’affection, le prince finit par se sentir trahi par elle. Cet épisode est représenté par une danse lyrique entre les deux qui se termine par des adieux émouvants.

EN BREF

«Le Petit Prince» a été chorégraphié par Anne Tournie, qui le codirige avec l’adaptatrice de livres Chris Mouron.

• La musique originale du spectacle est composée par Terry Truck et Peggy Housset est la costumière.

• Les billets sont à partir de soixante riyals saoudiens (16 dollars; 0,91 euro) et peuvent être achetés sur le site Web ou l’application Ithra.

• Ouverte aux personnes âgées de 5 ans et plus, la représentation finale à Dhahran aura lieu le 24 juin.

Le prince commence alors à danser avec d’autres créatures et personnages qu’il rencontre lors de son voyage à travers six autres planètes.

Au huitième jour après le crash, le prince trouve un puits, permettant au pilote de se désaltérer et de survivre. Ce qui se passe ensuite, comme dans le livre, est délibérément vague et laisse au spectateur une marge d’interprétation. Le prince a-t-il péri ou s’est-il simplement envolé vers une autre aventure?

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Le spectacle est un univers vivant de danse, de musique, de projections et d’acrobaties. (Photo fournie)

Le spectacle – sous-titré en anglais et en arabe – est basé sur le livre du même nom écrit et illustré par l’aristocrate et pilote militaire français Antoine De Saint-Exupéry. Il a été publié pour la première fois aux États-Unis en 1943 en anglais et en français.

Des décennies plus tard, Le Petit Prince est toujours l’un des livres les plus vendus de tous les temps. Il a été traduit dans 300 langues environ et serait le deuxième ouvrage le plus traduit de l’histoire, après la Bible. On estime que la nouvelle s’est vendue à 140 millions d’exemplaires environ. 

Le livre comprend un gentil avertissement aux lecteurs. Il s’attarde sur la nature du processus de vieillissement et la façon dont les adultes semblent souvent oublier les «choses importantes» de l’enfance, comme l’enjouement, la gentillesse et la curiosité.

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Le spectacle est un univers vivant de danse, de musique, de projections et d’acrobaties. (Photo fournie)

Cette réimagination du conte est produite par le Broadway Entertainment Group basé à Dubaï et chorégraphiée par Anne Tournie, qui la codirige avec l’adaptatrice de livres Chris Mouron. Terry Truck est le compositeur et Peggy Housset la costumière.

Lors de la soirée d’ouverture, les artistes sur scène ont ébloui le public grâce à leur performance extraordinaire – le chant, la danse et l’éclairage étaient tous excellents.

Vibrant et plein de mouvement, le spectacle a transporté toutes les personnes présentes dans un autre monde pendant près de deux heures. La performance a été qualifiée de «constellation de personnages fascinants et de costumes colorés», invitant le public à «plonger dans un univers vivant de danse, de musique, de projections et d’acrobaties. Laissez-vous emporter par une production scénique internationale unique et innovante qui conquerra votre cœur et stimulera votre imagination.

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Le spectacle est un univers vivant de danse, de musique, de projections et d’acrobaties. (Photo fournie)

Une grande partie du spectacle est accompagnée de musique instrumentale dramatique. L’accent est mis sur le mouvement des acteurs et la majorité de l’histoire est racontée par la danse plutôt que par des paroles. Cela permet aux spectateurs d’utiliser leur imagination et de choisir eux-mêmes le dialogue, s’ils le souhaitent. Ils peuvent également simplement profiter de la danse et des acrobaties sur scène sans avoir besoin de mots.

Les sœurs Nora et Sara Alashban, qui ont respectivement six et cinq ans, virevoltaient dans leurs jolies robes pendant l’entracte de vingt minutes. Leur mère, Najla ben Mouammar, a écouté attentivement ses filles discuter de ce qu’elles avaient vu dans le premier acte et de ce qu’elles s’attendaient à voir dans le deuxième. Elle leur a rappelé qu’elles avaient le livre à la maison et qu’elles le feuilletteraient plus tard.

«C’est cool! Je suis déjà venue au théâtre (Ithra) et j'ai regardé Shrek (la comédie musicale), mais je préfère celle-ci», déclare Nora à Arab News.

Le Petit Prince a d’abord été publié en anglais et en français en 1943.

Sara dit qu’elle a apprécié la danse des moutons et ajoute: «J’aime quand (le prince) s’envole vers un autre pays. Mais où est-il allé? Je ne sais pas. Nora dit qu’il est allé sur la lune. Alors, je la crois!»

Alors qu’une douzaine d’artistes talentueux font la révérence de la fin, des confettis rouges en forme de cœur tombent en cascade sur une partie du public – une façon onirique de clore ce spectacle qui témoigne du dévouement d’Ithra à promouvoir les arts de la scène dans le Royaume.

L’Ithra Theatre Society recrute actuellement des personnes pour son Ithra Performing Arts Society, où les débutants ou les passionnés expérimentés peuvent explorer le théâtre, la scénographie ou d’autres domaines pertinents au moyen d’ateliers, de tables rondes et de réunions mensuelles avec des experts du secteur. De plus amples détails sont disponibles sur le site Web d’Ithra.

Les billets sont à partir de soixante riyals saoudiens (16 dollars; 0,91 euro) et peuvent être achetés sur le site Web ou l’application Ithra. La représentation finale aura lieu le 24 juin.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mois de l’Europe : Wojciech Waleczek est parvenu à partager avec son public la diversité et la splendeur de la musique européenne

Concert de musique classique dirigé par Wojciech Waleczek au Centre saoudien de la musique
Concert de musique classique dirigé par Wojciech Waleczek au Centre saoudien de la musique
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  • Cet évènement musical, dirigé par Wojciech Waleczek, pianiste polonais de renommée internationale.
  • « C’est la première fois que je viens en Arabie saoudite. Je n'y suis jamais allé ni en tant que musicien ni en tant que touriste(Fournie)

RIYAD : La Délégation de l'Union européenne en Arabie saoudite, en étroite collaboration avec les ambassades des pays de l'Union européenne et les instituts culturels a organisé dans le cadre des cérémonies du Mois de l’Europe, un concert de musique classique au Centre saoudien de la musique (Saudi Music Hub) le 14 mai à Riyad.

Cet évènement musical, dirigé par Wojciech Waleczek, pianiste polonais de renommée internationale. Wojciech Waleczek est professeur d'arts musicaux, c’est un artiste connu pour son approche sans compromis des arts du spectacle.

Né en 1980, il mène de nombreuses activités de concert depuis plus de vingt-cinq ans, donnant des récitals de piano, des concerts symphoniques et de chambre dans 27 pays européens, ainsi qu'au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Ouzbékistan. Il s’est également produit dans bien d’autres pays (Jordanie, Palestine, Algérie, Tunisie, Iran et Irak, Japon, Brésil, Argentine, Uruguay, Guyane, Suriname, Canada, États-Unis).

Le public a durant le concert effectué un voyage musical à travers des siècles de musique classique grâce à vingt-cinq chefs-d'œuvre de compositeurs européens emblématiques tels que Mozart, Dvořák, Bach, Liszt, Chopin et bien d'autres encore interprétés par Waleczek

Wojciech Waleczek a déclaré à Arab News en français : « J'ai essayé aujourd'hui de montrer la culture européenne, la variété et le mélange des cultures des nombreux pays de l'Union européenne. J'ai également essayé de montrer de nombreux styles de musique, du baroque au contemporain, en passant par l'afro-classique et le romantique. Comme je ne pouvais donc pas jouer morceaux longs, j’ai choisi de jouer des extraits de tous les pays européens. C'est pourquoi j'ai sélectionné quelques-unes des plus grandes œuvres. » 

En évoquant son court séjour à Riyad Waleczek a confié à Arab News : « C’est la première fois que je viens en Arabie saoudite. Je n'y suis jamais allé ni en tant que musicien ni en tant que touriste.  J'ai été aujourd’hui au musée national, j'ai pu découvrir l'histoire et la culture de l'Arabie saoudite. C'était très intéressant pour moi. Et c'est formidable qu'aujourd'hui, il soit possible de découvrir le pays et sa culture.    C’était très intéressant pour moi. Je pense qu'il est très important de rencontrer de nouvelles cultures et d'être ouvert à de nombreuses cultures. »

Des trésors classiques aux mélodies enchanteresses, Wojciech Waleczek, grâce à son talent est parvenu à partager avec son public la diversité et la splendeur de la musique européenne.


Jeux paralympiques de Paris: pour une athlète d'Irak, de l'or plein les yeux

L'athlète paralympique irakienne de tennis de table Najlah Imad s'entraîne dans les locaux du club Al-Mawaheb à Baqubah, le 26 février 2024 (Photo, AFP).
L'athlète paralympique irakienne de tennis de table Najlah Imad s'entraîne dans les locaux du club Al-Mawaheb à Baqubah, le 26 février 2024 (Photo, AFP).
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  • Elle avait trois ans, le 19 avril 2008, quand elle a perdu ses deux jambes et son avant-bras droit, dans l'explosion d'un engin explosif fixé à la voiture de son père, ex-militaire
  • Cette histoire familiale, elle la raconte d'un ton presque détaché, tant des expériences semblables ont accompagné les générations ayant grandi dans un Irak déchiré

BAQOUBA: Quand Najlah Imad s'initiait au tennis de table, son entourage en Irak pensait qu'avec son handicap elle s'épuiserait pour rien. Une décennie plus tard, la championne n'a rien perdu en ténacité: qualifiée pour les Jeux paralympiques de Paris, elle vise une médaille d'or.

"Ce sport a changé ma vie. J'y consacre tout mon temps", confie-t-elle à l'AFP, dans la cour d'un centre sportif délabré de sa bourgade de Baqouba, au nord-est de Bagdad, où l'athlète multimédaillée s'entraîne toujours,

Elle avait trois ans, le 19 avril 2008, quand elle a perdu ses deux jambes et son avant-bras droit, dans l'explosion d'un engin explosif fixé à la voiture de son père, ex-militaire. Cette histoire familiale, elle la raconte d'un ton presque détaché, tant des expériences semblables ont accompagné les générations ayant grandi dans un Irak déchiré par des décennies de guerre.

Petite brune de 19 ans, le visage encadré par des cheveux noirs sagement coupés au carré, Najlah Imad exhibe un sourire à toute épreuve, qui ne la quitte que quand elle empoigne sa raquette de ping-pong. Elle se concentre alors sur ses coups, ses sourcils se froncent et l'éclat de ses yeux rieurs durcit.

"En me lançant dans le sport, j'ai rencontré d'autres joueurs avec des handicaps, qui pratiquaient même s'il leur manquait un membre", poursuit-elle. "Ils avaient tellement d'énergie positive, ça m'a encouragée."

«Surprise»

Quand elle a dix ans, un entraîneur cherchant à monter une équipe paralympique se rend visite dans sa maison. Six mois d'entraînement, et Najlah Imad participe à son premier championnat, rassemblant toutes les provinces irakiennes. Elle gagne.

"J'étais la surprise de la compétition", se souvient-elle, d'une fierté candide.

A l'étage de la maison familiale, une étagère croule sous les trophées et médailles, glanés au fil de la trentaine de compétitions internationales auxquelles elle a participé.

Elle était à Tokyo en 2021 pour les JO paralympiques, avant de remporter en 2023 une médaille d'or en Chine au championnat paralympique d'Asie.

Généralement, elle s'entraîne quatre jours par semaine, dont deux à Bagdad, où elle se rend accompagnée de son père. Pour mieux préparer les rencontres internationales, elle s'envole vers l'étranger afin de profiter d'infrastructures sportives de pointe --au Qatar par exemple, où elle était en mars, en vue des Jeux paralympiques de Paris, du 28 août au 8 septembre.

Etoile montante du sport, elle bénéficie de subventions mensuelles --modestes-- du comité paralympique irakien, outre la prise en charge de certains voyages pour les compétitions.

Malgré les succès, son quotidien reste lié à Baqouba et à son centre sportif. Dans une salle poussiéreuse aux vitres cassées, quatre tables de ping-pong mangent tout l'espace. Le cliquetis incessant des balles résonne tandis que s'affrontent huit joueurs, femmes et hommes, l'un d'eux en fauteuil roulant.

"Les tables sur lesquelles on s'entraîne, c'est de la seconde main. On a dû les réparer pour les utiliser", confie à l'AFP l'entraîneur Hossam al-Bayati.

Même cette salle sommaire menace de leur être retirée, assure celui qui a rejoint en 2016 les entraîneurs de l'équipe nationale de tennis de table paralympique.

Un discours qui ne surprend pas, dans un pays pourtant riche en pétrole, mais miné par la corruption et des politiques publiques défaillantes: les professionnels du sport déplorent régulièrement infrastructures et équipements déficients ainsi que des subventions insuffisantes.

«Défier le monde»

Sur son moignon droit, la sportive enfile un tissu noir avant de fixer sa prothèse, qui l'aide à s'appuyer sur sa béquille. De sa main gauche tenant sa raquette, elle lance la balle dans les airs, l'expédie par dessus le filet.

A ses débuts, la famille était réticente.

"C'est un sport impliquant du mouvement, moi il me manque trois membres, j'étais jeune", se souvient-elle. "Mes proches, la société, disaient +C'est pas possible, tu vas te fatiguer pour rien+".

Après sa première victoire son père Emad Lafta réalise qu'il faut la soutenir, tant elle était "passionnée".

"Elle a persévéré. Elle a surmonté un défi personnel, et elle a défié le monde", reconnaît M. Lafta, qui a sept enfants en tout.

Avec le ping-pong, "elle se sent mieux psychologiquement, le regard de la société a changé", se réjouit-il. "Les gens nous félicitent, dans la rue il y a des filles qui veulent se photographier avec elle".

Lycéenne, Najlah Imad rêve d'être présentatrice. "Même quand elle voyage elle prend ses livres pour réviser pendant son temps libre. Durant le trajet pour Bagdad, elle étudie".

A Paris, l'objectif c'est la médaille d'or, espère le sexagénaire. "Quand elle nous promet quelque chose, elle s'y tient".


Dernières arabesques à l'Opéra de Paris pour l'étoile Myriam Ould-Braham

La danseuse française Étoile du Ballet de l'Opéra de Paris Myriam Ould-Braham pose lors d'une séance photo à Paris le 6 mai 2024 (Photo, AFP).
La danseuse française Étoile du Ballet de l'Opéra de Paris Myriam Ould-Braham pose lors d'une séance photo à Paris le 6 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Il faut voir comme elle paraît flotter, dans une diagonale de piétinés ou encore dans les portés avec son partenaire
  • Cette fille d'un couple franco-algérien, née à Alger, qui a les deux nationalités, a découvert la danse en Algérie

PARIS: Prendre sa retraite, c'est le bon moment pour la danseuse étoile Myriam Ould-Braham, qui, à 42 ans, fait samedi ses adieux à la scène de l'Opéra de Paris et dit avoir besoin de moins exposer son corps à la "souffrance".

Elle tire sa révérence lors d'une dernière représentation au Palais Garnier de "Giselle", ballet emblématique du répertoire classique romantique, qui la "faisait rêver petite" et dont "la magie et la beauté l'éblouissent" encore autant aujourd'hui, comme elle le raconte à l'AFP dans sa loge, la numéro "55".

Il faut voir comme elle paraît flotter, dans une diagonale de piétinés ou encore dans les portés avec son partenaire, l'étoile Paul Marque mercredi soir: bras et port de tête graciles, la ballerine, cheveux blonds ondulés et yeux clairs, est, dans son long tutu blanc, tout en délicatesse.

"Je suis très heureuse, très sereine. J'ai eu une merveilleuse carrière. J'ai dansé tous les grands rôles que j'avais envie de danser. J'ai pu partager beaucoup d'émotions avec beaucoup de partenaires", y compris des étoiles "du monde entier", résume-t-elle.

"Malgré la difficulté de notre art" - un "sacerdoce", un "don de soi permanent" -, "j'ai réussi à trouver énormément de bonheur", affirme la danseuse, analysant: "on rentre à 17 ans (dans la compagnie, NDLR), on repart à 42, il s'en passe des choses".

Nommée étoile à 30 ans, pour le rôle de Lise dans "La fille mal gardée", elle se remémore les ballets qu'elle a le plus aimés: la découverte du travail en duo dans "La Belle au bois dormant", le "Lac des cygnes", dont la partition "ne (lui) a jamais autant donné d'émotions", ou encore "Roméo et Juliette", à la chorégraphie "tellement dure" et pour lequel elle est allée "chercher loin dans ses tripes".

Elle évoque aussi le public, qui "nous porte", venant parfois de très loin - "Japon, Australie, Brésil, etc" - et cette première fois où elle a reçu cette "montagne de fleurs" après un rôle de soliste.

«Doute» et «célébration»

Cette fille d'un couple franco-algérien, née à Alger, qui a les deux nationalités, a découvert la danse en Algérie fortuitement avec un cours de sa sœur. Arrivée en France en 1986, elle suit brièvement le Conservatoire supérieur de Paris, puis intègre, à 14 ans, l'Ecole de danse de l'Opéra. "A ce moment-là, je ne savais absolument pas qu'on pouvait en faire un métier".

Myriam Ould-Braham ne raccroche cependant pas tout à fait ses pointes, puisque qu'elle a accepté pour l'année prochaine plusieurs propositions de galas - en Chine, à Hong Kong et au Japon - lors desquels elle dansera des "pas de deux".

Elle qui donne des cours dans un centre de sport pour enfants et des coachings privés auprès de danseurs depuis quatre ans confie aussi ressentir "plus de plaisir à enseigner, aujourd'hui, qu'à danser".

"Ma carrière, il ne fallait pas qu'elle se prolonge plus", confie-t-elle. Pendant 25 ans, elle a appris à "gérer" et "connaître" son corps mais elle a envie désormais "de moins être en souffrance".

Depuis des années, elle doit régulièrement faire "remettre en place" sa cheville par un kinésithérapeute, à la suite d'une rupture des ligaments.

"Mentalement aussi", la pause est bienvenue. "J'ai ma vie de famille, besoin de penser à moi" et de découvrir ce que la vie me réserve", ajoute l'artiste, mère de deux garçons âgés de 4 et 9 ans qu'elle a eus avec Mickaël Lafon, danseur dans la compagnie.

Dans la loge qu'elle occupe au Palais Garnier depuis sa nomination d'étoile, Myriam Ould-Braham a commencé à mettre de l'ordre, pour laisser place à la nouvelle génération. Un lieu qui a vu "des choses incroyables: des moments de doute, de peur, de bonheur et de célébration".